L'élégance du hérisson

BARBERY, Muriel. L'élégance du hérisson. Gallimard, 2006. 359 p.

Voici un livre qui connait un beau succès, et parait-il grâce au bouche à oreille.  On parle d'ailleurs d'une prochaine adaptation pour le cinéma, avec Balasko dans le rôle principal.  L'élégance du hérisson raconte l'histoire d'une concierge dans un immeuble chic de Paris.  Renée est une caricature de concierge.  Plus très jeune, ni très jolie ni très sympathique.  Et pourtant derrière ce portrait peu flatteur et tout en gris, se cache une femme sensible, cultivée, ironique et intelligente.  Renée se moque bien de l'indifférence, du mépris ou de la condescendance des riches et snobs habitants de l'immeuble.
Cependant, la vie de Renée va changer avec l'arrivée d'un nouveau locataire, le charmant et poli Monsieur Ozu, un Japonais.
J'avais entendu beaucoup de bien de ce livre, que des éloges en fait, mais quelle déception.  Certes, c'est très bien écrit, le vocabulaire est riche, mais suffit-il d'utiliser un vocabulaire qui nécessite un dictionnaire à portée de main pour faire un grand roman ?  L'histoire est un peu trop tiré par les cheveux; une concierge revêche mais géniale et capable de vous citer Kant, une gamine surdouée qui parle japonais et qui réfléchit à son suicide, bof ! (J'ai l'impression que les surdoués sont à la mode en ce moment; c'est probablement un fantasme d'adulte finalement, l'intelligence d'un prof d'unif dans le corps d'un enfant.).  Quant au gentleman Japonais adepte des sushis et de la cérémonie du thé, c'est un peu trop (le Japon est à la mode aussi !), j'avais la fâcheuse impression de lire Amélie Nothomb.

L'auteur nous décrit une sorte de conte de fée moderne teinté de critique sociale (plutôt mollassonne) dans lequel une vilaine sorcière tombe amoureuse d'un beau et riche prince charmant.  Heureusement Barbéry nous épargne une happy end à la Walt Disney.  Bref, l'élégance du hérisson n'est pas vraiment ma tasse de thé (japonais bien sûr).